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Saint-Cyprien ... L'Imposture de Thierry Del Poso ... La Machine Infernale...Chapitre 8

Publié le par pugnace

Le rassemblement festif, objectif de faire-valoir politique ...

Le rassemblement festif, objectif de faire-valoir politique ...

Les trouble-fête ... ou "haineux" opposants ...

Les trouble-fête ... ou "haineux" opposants ...

Trois temps pour dire …

L’imposture de l'élection de Thierry Del Poso

Au deuxième temps de la Machine Infernale ... Le Temps des Dupes

 

Deuxième temps - La Machine Infernale - suite des chapitres 1 à 7 (voir nos articles précédents)

 

Les jeux et quelques miettes de pain font les bons clients - électeurs !
Les jeux et quelques miettes de pain font les bons clients - électeurs !

Les jeux et quelques miettes de pain font les bons clients - électeurs !

Extraits ...

Chapitre 8
Le temps des dupes

 

Le système d’hier se perpétue donc aujourd’hui : les hommes changent, peu ou prou, le pacte humain reste le mode de gestion de Saint Cyprien. Le successeur de feu Jacques Bouille, Thierry Del Poso, reproduit le même schéma en surfant sur les failles de la décentralisation laquelle a eu un effet de souffle sur des pratiques auparavant considérées comme exotiques. Le clientélisme a toujours existé mais ses effets étaient limités tant que les politiques locaux avaient un pouvoir restreint en compétences et soumis au contrôle effectif de l’État. À partir du moment où l’on a transféré massivement des moyens financiers et des compétences, on est passé dans un autre espace pour lequel les dispositifs légaux restent en retard.

Pour que le clientélisme se développe, il faut une base géographique petite, ce qui est le cas de la commune de Saint-Cyprien, et il faut un contexte socio-économique particulier dans lequel la notion d’offre et de demande ait du sens. Or à Saint-Cyprien, ce sens est très fort car il y a un taux d’emploi privé assez faible ; le secteur public domine et donc pour bien comprendre comment se tisse le clientélisme de Thierry Del Poso, il faut parler en termes d’offre et de demande. Le maire exploite sans vergogne le filon de la décentralisation qui a permis de multiplier la capacité de l’offre. La demande qui varie dans le temps et dans son contenu touche au final à tous les aspects de la vie sociale quotidienne : l’accueil à la crèche pour son enfant, la dérogation scolaire, l’attribution d’un logement social, la délivrance d’un document administratif quelconque, etc. Tous ces actes du quotidien, pour peu que les règles soient obscurcies, peuvent amener chacun à solliciter l’aide d’un élu alors qu’il s’agit le plus souvent d’un droit inscrit dans le fonctionnement normal d’un service public. L’élu rend le service qui est normalement dû et l’administré se sent redevable. Mais les principaux objets de l’échange restent l’emploi public (offre et promotion) et le logement. À ces deux moyens d’action traditionnels, le clientélisme moderne ajoute les subventions ou aides matérielles octroyées par la municipalité aux associations. Selon leur nature, la contrepartie sera pour celles-ci de relayer « la bonne parole de l’élu » ou de faire « les bons choix » dans les conventions qu’elles-mêmes pourraient avoir à passer avec d’autres intervenants. C’est la stratégie de la toile d’araignée qui permet de tisser et densifier le réseau de futurs électeurs mais aussi d’étouffer les contestations. L’équipe delposiste cible si bien son activité qu’elle en oublie les associations d’aide aux « exclus » qui n’offrent pas à ses yeux de contrepartie électorale.

(…)

À la veille des élections municipales de 2014, l’atout maître de Thierry Del Poso réside dans l’ancestral duo « panem et circenses » (du pain et des jeux). Les distributions et les distractions qui améliorent et agrémentent l’ordinaire des administrés font les bons électeurs : les distributions plaisent au porte-monnaie, les distractions réjouissent les cœurs, toutes deux dissipent les austères interrogations sur la gestion publique et invitent sinon à la reconnaissance, du moins à la reconduction. Le pain et les jeux se conjuguent utilement car leur clientèle diffère. Les jeux sont publics et les distractions ainsi offertes à tous ont un impact maximum alors que les distributions, qui ne sont plus de pain en 2014, mais d’emplois, de faveurs ou d’avantages, sont sélectives et visent à fidéliser des bénéficiaires choisis et leur famille. Les deux procédés sont dans le monopole du pouvoir établi en mairie qui a seul la capacité financière et logistique d’en user à sa guise et à son profit. Il ne s’en prive pas à la veille d’une élection. Le budget communal en témoigne.

(…)

Les évènements traditionnels sont magnifiés. La cérémonie annuelle des vœux du maire passe de la « rencontre méridienne : discours-vidéos-apéritifs » au niveau «journée de réjouissance municipale » avec buffet complet et après-midi récréative. Les feux d’artifice du 14 juillet et du 15 août deviennent des prestations de prestige, et de coût, concourant pour décrocher la louange du plus beau spectacle pyrotechnique du département. Même l’hommage aux marins péris en mer devient prétexte à cocktail en présence de Monseigneur l’évêque (mais pas des conseillers municipaux d’opposition « non constructive ».) L’événement de rue devient un objectif. Le spectacle ou l’animation populaire enrichissent le bilan municipal et transforment le rassemblement festif en faire-valoir politique.

(…)

Plus sélectives, donc encore plus électoralistes, les distributions se multiplient sur l’exercice budgétaire. Assez discrètes évidemment, elles sont moins quantifiables car financées sur divers postes de budget, étalées dans le temps et diversifiées au fil des attributions de logements, d’emplois, de concessions sur le domaine public, de permis de construire ou de lotir, de salles de réunion, de subventions, d’emplacements sur le marché ou d’anneaux sur le port, de médailles d’honneur de la ville ou d’hommages rendus dans la presse à la diligence de la com. municipale. La palette des avantages et des faveurs dont dispose librement le maire est assez large pour répondre à toutes les sollicitations et même les devancer. Il veille particulièrement à plaire aux deux tranches d’âge extrêmes : les jeunes qu’il convient d’attirer, de dépanner et de faire inscrire sur la liste électorale, et les retraités, nombreux et attentifs donc à choyer. Aux premiers on offre de plus en plus de contrats d’apprentissage, d’emplois temporaires d’été, de stages divers, en privilégiant le nombre de bénéficiaires et le degré de sympathie affichée. Aux autres on sert le thé dansant en décembre, on envoie une carte d’anniversaire, on distribue le coffret de friandises de Noël. C’est le temps des cadeaux et des bouts de trottoirs. Les réunions de quartiers promises depuis des années éclosent comme coquelicots au printemps et l’écoute du sortant y est on ne peut plus attentive

(…)

Nous avons prôné l’intérêt public contre l’intérêt clanique. Nous n’avons pu que faire le constat de ce phénomène récurrent, qui semble donc relever d’une tradition locale indécrottable car Del Poso et les siens cultivent toujours habilement cet art pervers du clientélisme qui conforte durablement leur fauteuil et les dispense de l’effort de gérer l’intérêt public. (…) C’est la prime-sourire aux électeurs qui se ristourne en prime-vote au sortant, pour peu que celui-ci veille simultanément à valoriser son capital de confiance.

La confiance ? Il s’agit ici de tenter de comprendre, suite à son bilan d’échecs, comment et pourquoi Thierry Del Poso reste en situation de persévérer dans le feuilleton du foireux et des ratés. C’est le mystère de la sainte démocratie cyprianaise : Thierry Del Poso, maire, perd sur tout mais, candidat, il gagne aux élections. Pourtant, aux manettes du budget, Thierry Del Poso perd des millions d’euros. C’est un champion des mauvais choix, ceux qui coûtent cher ou ne rapportent rien (à la commune tout au moins). Chacun ici connaît la gabegie du camping municipal Al Fourty où l’on vend à Serge Ambroise à 10 millions alors qu’il y avait preneur à 12, et où on encaisse moins de 9,5 totalisant une perte pour la ville de 2,5 millions. Chacun ici se souvient de la vente du terrain de la cave coopérative à Batisoleil, agence immobilière Péreira d’Argelès, société écran derrière laquelle devait agir l’entreprise de construction Péreira, père et fils. Patatras ! (…) Le permis de construire avait pourtant été accordé en juillet 2012 à Pereira père et fils ... sans que le prix d’achat (400 000 euros) ait été encaissé. Et la perte est lourde : le promoteur Nexity (qui lui n’est pas en faillite) offrait pour ce terrain 1 million d’euros : le maire l’a écarté, il a fait un "choix subjectif", a-t-il dit, et en guise de références sur Pereira il assurait que son adjoint, Thierry Lopez, en charge des travaux les connaissait depuis longtemps : autant dire que le résultat était prévisible. Grâce aux deux Thierry, la commune a été privée d’un million d’euros. Son bilan se décline en ratés successifs sans que Thierry Del Poso n’ait jamais exposé aux habitants, depuis qu’il est maire, sa vision de l’avenir de la commune, son programme de développement (s’il y en a), la politique sociale de la ville (logements, transports, troisième âge, emploi), son projet pour la jeunesse, l’inventaire des œuvres d’art, leur avenir et celui des musées, ni présenté concrètement un projet de salle polyvalente ou de réfection du baladoir et du port, ni même de protection du littoral.

Un bilan foireux et de nouvelles promesses dont les projets phares pourtant peu crédibles suffisent à rassurer ses clients et les victimes de la désinformation municipale. Car ces nouvelles promesses se parent d’un avenir qu’il ne maîtrise pas : Thierry Del Poso ne suscite pas la confiance mais il demande crédit pour « ses trois grands projets ». Le premier est un centre médical de rééducation pour sportifs : à l’en croire, c’est une clinique de haute technologie qui va créer plus de 200 emplois pour une centaine de lits. L’investissement est de plusieurs dizaines de millions, mais c’est privé, ça ne coûtera rien à la commune même si Thierry Del Poso demande au conseil municipal l’autorisation d’acheter le terrain d’emprise pour un million d’euros. C’est destiné aux sportifs de haut niveau mais les habitants de la commune pourront y accéder et en plus on va y ouvrir un dojo (destiné non pas à la méditation bouddhiste mais au judo). Et de promettre, « tout est prêt, il ne manque que la signature du ministre pour l’agrément des lits et le conventionnement »

(...)

Le deuxième projet n’est rien d’autre qu’un lycée, un lycée privé que l’on va réaliser en partie sur le petit jardin jusque-là destiné aux activités éducatives de l’école maternelle publique. Les malveillants, en l’occurrence désignés comme sectaires bouffeurs de curés, vous diront que le préfet et l’inspecteur d’académie ont émis un avis très défavorable et que les deux communes voisines de la nôtre ont déjà un lycée public qui fait douter du besoin et de la faisabilité de ce projet. Dieu merci ! Ça se fera. Thierry Del Poso a déjà déclassé le terrain du domaine public que l’on va céder bientôt et pour remercier l’évêché de l’avoir invité à une petite fête, il a même versé une subvention de 5000 euros au porteur de projet et coopté le futur directeur de cet établissement dans sa future équipe municipale.

Le troisième beau projet, c’est le gymnase du village. Un superbe gymnase qui permettra d’organiser des compétitions de diverses disciplines, fera venir des équipes nationales et attirera ainsi dans la station une clientèle intéressante pour nos hôtels et commerces. Le coût de ce gymnase tournera aux alentours de 5 millions d’euros… dont pas un centime n’est encore inscrit au budget. Les critiques patentés indiquent qu’ailleurs un maire vient d’inaugurer un gymnase qui n’a coûté que 800 000 euros mais il leur est rétorqué que c’est une construction de ferraille sans rapport avec notre superbe projet. Les mêmes critiques parlent aussi d’un autre gymnase voisin à 1,8 million avec le parking : tant mieux si ce bâtiment convient à cette commune mais, leur dit-on, ici c’est autre chose, voyez les photos et le grand panneau installé sur le site, franchement ça a une autre allure, vous pourrez être fiers de votre gymnase… et de votre maire.

Au lendemain de l’élection, les grandioses et coûteux panneaux (dépenses déjà engagées pour ce « projet », plus de 300 000 euros), figurant le superbe gymnase à 5 millions d’euros qui avaient été placés avant la campagne sur son futur site d’implantation ont disparu. Ils ne laissent un temps sur l’arrière-fond des Albères qu’un majestueux mais funèbre squelette de portatifs géants. Squelette d’une promesse lancée dès 2011, relancée à la veille des municipales de 2014, et qui durant quatre ans a posé aux passants la question angoissante : bientôt mais quand ?

En l’an 2018, l’ossature de ces panneaux pour un projet de gymnase enterré a finalement été retirée : peut-être trouvera-t-elle son réemploi aux alentours de Pâques 2020 ? Ayons confiance en le génie créateur de notre maire. Ayons foi en leur résurrection à la faveur des prochaines municipales !

Bientôt ... Mais quand ?

Bientôt ... Mais quand ?

A SUIVRE ...

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