Saint-Cyprien : des rince-pieds et des jardinières … PPRI, pleurons de rire et attendons le pire…
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) a lancé le 25 septembre 2019 une nouvelle alerte sur les impacts du réchauffement climatique sur l’océan et la cryosphère. Selon ce rapport, le niveau des mers et océans monte plus de deux fois plus vite qu’au XXe siècle. Le niveau des eaux pourrait croître jusqu’à 1,10 m à la fin du XXIe siècle. Sur le papier, cela ne semble pas si impressionnant que ça : 3,3 millimètres par an et déjà 4,3 centimètres de janvier 2008 à janvier 2018. Ce sont les chiffres moyens de la montée des eaux en France d’après l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (Onerc). Une moyenne qui ne peut cependant qu’augmenter en raison de la fonte des glaciers et du gonflement de l’eau par le réchauffement.
Alors, après nous le déluge ?
Non, nous sommes déjà tous concernés, soit directement, soit pour les plus âgés d’entre nous par l’avenir de nos enfants et petits enfants. Car «en Europe, la France fait partie des pays les plus menacés par la submersion marine avec la Belgique, les Pays-Bas et le Royaume-Uni, selon Jill Madelenat, rédactrice d’un rapport du think tank la Fabrique écologique sur la montée des eaux. Les projections climatiques prévoient à la fois une augmentation de la température en France métropolitaine, une hausse du niveau de la mer et une augmentation de la fréquence et de l'intensité d'événements extrêmes (pluies intenses, vagues de chaleur…). Autant de phénomènes qui pourront avoir des impacts sur les villes. La remontée du niveau marin augmente le risque de submersion temporaire dans les zones particulièrement basses. Il y a donc des zones de ressources d’eau douce, près des côtes, qui risquent d’être contaminées par des intrusions d’eau salée. On sait aussi qu’il y a un impact sur l’érosion côtière, notamment sur les plages sablonneuses, même si on ne peut encore le quantifier précisément. Tout comme sur les infrastructures côtières et portuaires.
Et Saint-Cyprien dans tout cela ?
Saint-Cyprien sous la flotte ! Le mythe de l’Atlantide devient réalité ?
Visualisez la simulation à partir du lien ci-dessous (une fois sur la page du site, entrer Saint-Cyprien 66750 dans l'onglet de recherche et attendre quelques secondes le téléchargement) :
Mapping Choices: Which sea level will we lock in?
Climate Central has created an interactive, zip-searchable map of the U.S. to show the local consequences of high vs. low carbon emissions.
Simulation - Saint-Cyprien sous les eaux à +2° et rayé de la carte à +4°
Mais rassurez-vous, nos génies du port … Messieurs et Dames, maire, maires adjoints et autres conseillers, Del Poso, Pineau, Negre, Lopez, Sirvente, Andrault, Ducassy Padros, Gauze, Garrido, Berliat, Figueras, Calvo and co ….
… enfin donc le maire et son équipe de génies appliquent toujours avec la même obstination la loi de Murphy, Tout ce qui est susceptible d'aller mal, ira mal !
In memoriam DICRIM, PPR, PPRI
Le pire n'est jamais sûr, a dit Paul Valéry
mais rire rassure, professait Rabelais.
Alors, PPRI, pleurons de rire et attendons le pire.
Dès 2015, la ministre de l'environnement confirmait la carence de Saint-Cyprien :
Saint-Cyprien fait partie des 303 communes identifiées comme prioritaires sur l'ensemble du territoire. La ministre réaffirme avec force que les plans de prévention des risques naturels sont un outil indispensable de développement durable des territoires. Il ne peut y avoir d’aménagement et d’urbanisme durables sans intégration satisfaisante des enjeux de prévention des risques naturels.
Elle demande de finaliser dans les meilleurs délais l’élaboration ou la révision de ces PPRL en accordant la place qui revient à la concertation locale et à l’association des collectivités territoriales. Et de lui rendre compte d’ici le 15 décembre 2015 dernier délai.
Mosaïque l'avait bien dit : la mairie fait du papier (le DICRIM) en trompe l'œil, on invoque le risque d'inondation quand ça arrange et permet de favoriser les uns et de pénaliser les autres mais on n'a aucun plan sérieux de prévention :
- on laisse les garages (imposés pour mettre les maisons hors d'eau) se transformer en salon ou en chambre
- on laisse M. Ambroise construire des chalets sur son camping inondable : il l'a avoué lui-même
- on met en urbanisation d'urgence une zone nord sans avoir des plans de risque clairs et à jour, contrairement aux instructions de la ministre.
- on contourne le PGRI avec un projet de résidence de tourisme de 125 logements sur un terrain de la LODEF dit du "prats dels burricaïres" en zone inondable et submersible. MM. Del Poso et Piller ignorent la problématique "aménagement du territoire / risque d'inondation", et cela en violation évidente du précepte premier édicté par le PGRI : "l'interdiction de construire en zone inondable non urbanisée".
- On bétonne à tout va, aux Muriers ou sur le golf de Saint-Cyprien en zone inondable et en limite d’espace protégé.
Pire, le maire génial (sic) lance un projet déjà couteux mais fort heureusement fumeux (cela limitera les frais) d’aménagement grandiose du port sans crainte d’exposer aux aléas climatiques les centaines espérés de nouveaux Cyprianais contribuables. Notre visionnaire (sic) à la vue courte se heurte fort heureusement au Tribunal Administratif de Montpellier qui dans son jugement du 25 juin 2019 annule la délibération du conseil municipal validant le plan local d'urbanisme : il bloque ainsi les futurs chantiers d'aménagement de la zone portuaire pour "Violation de la loi littoral" à Saint-Cyprien … Ouf !
Bref à l’heure où l’urbanisation des côtes méditerranéennes est dénoncée par tous les observateurs scientifiques pour ses conséquences aggravantes sur l’environnement, Thierry Del Poso et les siens livrent, en parfaite insouciance et inconséquence, des dizaines d’hectares à des bétonneurs forcenés. Pour réhabiliter un port vieilli, il le brade à des promoteurs immobiliers au projet pharaonique mais bien oublieux des dix plaies d’Egypte.
Saint-Cyprien où la ZAD … alias Zone A Débattre … quand l’on sait que dans le même temps la Préfecture des Pyrénées Orientales instaure le risque tsunami :
La préfecture de Perpignan instaure le risque tsunami
La préfecture des Pyrénées-Orientales, à Perpignan, a officialisé lundi 1er octobre une mesure nouvelle concernant les catastrophes naturelles. Cette avancée, qui figure parmi les risques nat...
Mais rassurez-vous le Maître et ses acolytes œuvrent enfin pour votre bien être à quelques encablures des élections municipales. A défaut de grand projet portuaire, après 10 années de mandature, ils rénovent enfin le baladoir. Des jardinières et des rince-pieds sont prévus, sûrement les remparts appropriés aux submersions prévisibles ; nul ne doute qu’ils contiendront les flots méditerranéens. En attendant, nos édiles persistent à se jouer de la loi littoral. Le pire n'est jamais sûr, n'est-il pas ?
A quand des élus responsables ?
Commenter cet article